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LES POÈTES DU TERROIR

ÉMILE GUILLAUMIN

(1873)


De famille bourbonnaise, M. Émile Guillaumin est né à Ygrande, le 10 novembre 1873. Porcher et petit bouvier de 1886 à 1888, il est actuellement cultivateur et « homme de lettres ». C’est un paysan, mais un paysan lettré et un poète qui excelle à peindre la vie des champs et à décrire les mœurs campagnardes de sa province. On lui doit une série d’ouvrages où se révèlent tout à la fois « le côté sérieux et le côté drolatique de ses compatriotes des bords de l’Allier » : Dialogues bourbonnais (Moulins, Crépin-Leblond, 1899, in-12) ; Tableaux champêtres, cour. par l’Académie française (ibid., 1901, in-18) ; En Bourbonnais (Paris, édit. de « Pages libres », 1902, in-8o) ; La Vie d’un simple, roman, cour. par l’Académie française (Paris, Stock, 1905, in-18) ; Près du sol, roman (Paris, Calmann-Lévy, 1906, in-18) ; Albert Manccau, adjudant, roman (Paris, Fasquelle, 1906, in-18) ; Rose et sa Parisienne, roman (Paris, Calmann-Lévy, 1907, in-18}.

Les vers de M. Émile Guillaumin datent de ses débuts. Son premier essai poétique fut inséré, en 1893, dans une petite revue locale, La Quinzaine bourbonnaise, qui de loin en loin continua de publier quelques-unes de ses pièces. En 1902, l’auteur les réunit, et sous ce titre, Ma Cueillette, les fit paraître en un mince recueil, à Moulins, chez l’éditeur Crépin-Leblond. On en trouvera plus loin quelques extraits.

M. Émile Guillaumin a collaboré à Pages libres, à la Revue hebdomadaire, a la Revue bleue, à la Revue de Paris, à la Revue Forezienne, à la Revue du Nivernais, etc., ainsi qu’à plusieurs feuilles provinciales.




CRI D’ESCLAVE


<poem>Aux champs, l’hiver, on s’geâle, on s’mouille, On a des grand’s cr’vass’s aux doigts, On est t’rjou sal’, plein d’patouille[1] ; Mais ça vaut cor mieux qu’les beaux mois…

  1. Boue.