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Page:Van Bever - Les Poètes du terroir, t1, Delagrave.djvu/249

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BOURBONNAIS

À mi-jambe dans l’euu
Du clair ruisseau.

Antres, chemins, fontaines,
Âcres parfums et plaines,
Ombrages et rochers
Souvent cherchés !

Ruisseaux ! forets ! silence !
Ô mes amours d’enfance !
Mon âme, sans témoins,
Vous aime moins

Que ce jardin morose
Sans verdure et sans rose
Et ces sombres massifs
D’antiques ifs,

Et ce chemin de sable,
Où j’eus l’heur ineffable,
Pour la première fois,
D’ouïr sa voix !

Où, rêveuse, l’amie.
Doucement obéie,
S’appuyant à mon bras,
Parlait tout bas ;
 
Pensive et recueillie,
Et d’une fleur cueillie
Brisant le cœur discret
D’un doigt distrait,

À l’heure où sous leurs voiles
Les tremblantes étoiles
Brodent le ciel changeant
De fleurs d’argent.

(Les Stalactites.)