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BOURGOGNE

BOURGOGNE

AUXERROIS, AUXOIS, PAYS DE LA MONTAGNE,
DIJONNAIS, AUTUNOIS, CHALONNAIS, CHAROLAIS,
MAÇONNAIS, BRESSE, DOMRES, VALROMEY,
PAYS DE GEX, ETC.


Il n’existe pas, à proprement parler, d’histoire littéraire de la Bourgogne. C’est regrettable. Nous ne saurions prendre pour telle la Bibliothèque de Papillon, le Dictionnaire biographique de Charles Muteau et Joseph Garnier et plusieurs autres ouvrages qui, pour apporter un utile tribut à la question, n’en demeurent pas moins fragmentaires et épisodiques. Le plus pittoresque parmi ces derniers est peut-itre le livre de M. J. Durandeau, Aime Piron, ou la Vie littéraire à Dijon pendant le dix-septième siècle. Présenté sous la forme d’un violent réquisitoire dirigé contre l’auteur d’une thèse récente, il accumule une foule de documents que l’on ne trouve réunis nulle part ailleurs. Il ne perd pas de vue que toute littérature locale émane du peuple et reste acquise au peuple. Enfin, il étudie les ressources régionales en un lieu qui pendant longtemps fut considéré comme un loyer intellectuel. Cette recherche des milieux, qui s’impose lorsqu’on veut connaître les manifestations de l’esprit provincial avant l’avènement du xixe siècle, est indispensable ici. Nous n’étonnerons personne, et nous ne ferons que nous répéter, en affirmant que non seulement l’œuvre littéraire subit une influence locale, mais doit au terroir sa formation. S’il nous fallait fixer les centres de la culture bourguignonne, nous leur assignerions volontiers, au xvie siècle, la vallée de la Saône et le Charolais : au xviie et au xviiie siècle, les plateaux de Langres et de la « Côte d’Or » ; enfin, au xixe, les paysages différents du Maçonnais et de la Bresse.

Ceci ne nous empêcherait nullement de faire prédominer à travers les Ages l’antique cité des ducs, la bonne ville de Dijon, de glorieuse mémoire. C’est à Dijon que la race doit la belle