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Page:Van Bever - Les Poètes du terroir, t1, Delagrave.djvu/286

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LES POÈTES DU TERROIR

L’or clinquant de son demy-ceinct,
Son ruban, le pris de sa feste,
Son devantier blanc, et au reste
Sa pièce d’un chef de satin,

Qu’un ceincturon d’or, lequel entre,
Peu s’en faut, jusqu’au bout du ventre,
Qu’une tablette ou un miroir,
Qu’une bourse plus souvent pleine
De friandises que de laine,
Ou qu’un brimbaleux esventoir.

Aussi toutes les belles filles
N’habitent pas dedans les villes,
La vertu, ny l’honnesteté :
Sous un simple habit de village,
L’on peut voir une fille sage
Qui n’a pas faute de beauté.

Congnoissant telle ma Jacquette,
Ma mignonne, ma Gadrouillette,
Je luy veux addresser mon cœur ;
Il ne pourroit pas prendre adresse
Vers une plus génie maistresse
Pour me rendre son serviteur.

{Les Bigarrures du seigneur des Accords.)