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Page:Van Bever - Les Poètes du terroir, t1, Delagrave.djvu/299

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BOURGOGNE

Nous pourrons à noire aise — Mettre [cuire] des marrons au feu — Et les couvrir de braise — Jusqu’à ce qu’ils soient cuits ! — Après tant, etc.

Plus de partisans, de soldats — Qui viennent manger notre lard — Et qui, lorsqu’ils arrivent tard, — Le sabre dégainé, en l’air, — Se mettent à crier, en furie, — Qu’il leur faut donner de l’argent : — Maugredienne de vos vies, — Soldats et partisans ! — Après tant, etc.

Je vous le dis, et le redis, — N’est-il pas vrai que vos édits — En maigre état nous ont mis ; — Alors qu’on y pense on frémit ! — Si l’on vous tirait les ailes (les plumes) — Que vous nous avez arrachées, — Plus secs que des copeaux — Nous vous verrions marcher. — Après tant, etc.

De Huguenots nous n’en verrons plus. — Calvin, toi qui faisais l’entendu, — Tous tes temples sont abattus — Et tu t’es brûlé (calciné) le derrière. — Que si, par aventure, — Il est quelque mauvais Français — Qui soit la créature, — Qu’il prenne garde au roi ! — Après tant, etc.

Enfin, prions le bon Jésus — Qu’un jour tous là-haut. — Quand nous aurons bien longtemps vécu, — Nous nous voyions auprès de lui —

Jo peuron ai note aise
Bôttre dé marron dan le feu
Et lé côvri de braise
Jeuqu’ai tan qu’ai sein ceu.

Pu de patisan, de soudar,
Qui vénne maingé note lar
Et qui, quau ai l’érrivon tar,
Le sabre dégaina en l’ar,
Se rébraille, en furie,
Qu’ai lo fau baillé de l’arjan :
Maugrenai de vo vie,
Soudar et patisan !

Jo vo le di, et le redi.
N’a-tai pas vrai que vos édi
En moigre éta nos aivon mi ;
Aidon qu’on y pause, on fremi !
S’on vo tiro lés aile
Que vo nos aivé érraiché.
Pu sô (secs) que dés ételle.
Je vo voirrein marché.

D’Hôguenô je n’en voiron pu :
Calvin, qui (toi qui) faiso l’entendu,
Tô té temple son ébaittu
Et tu t’é bresillé le cu !
Que si, por évanture,
Ai l’a queique méchan Françoi
Que si tai créature
Qu’ai prenne gade au roi !

Enfin prion le bon Jésu
Qu’un jor tretô lai au dessu,
Quan j’airon bé lontan vivu,
Je no voisein aupré de lu