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LES POÈTES DU TERROIR

peu de temps après (1700) il publiait ses treize premiers Noei. Seize autres suivirent ceux-là au commencement de l’année suivante… Et dés lors on n’entendit plus guère parler des chansons bourguignonnes d’Aimé Piron ! Tout le monde lisait, tout le monde chantait, tout le monde apprenait les Noei borguignon de Gui Baràzai. Gui Barôzai était (et est encore) le chantre populaire de la Bourgogne. Et en effet, dès l’apparition de ces cantiques d’un nouveau genre, on ne pouvait trop admirer avec quel art l’auteur avait su faire disparaître le trivial et la grossièreté de l’idiome, pour y substituer le coloris et la grâce et le rendre familier avec les plus grandes images. La renommée de la Monnoye fut complète. Les Noei pénétrèrent jusqu’à la cour ; ils y furent accueillis, on les y chanta, et un beau jour seigneurs et grandes dames se prirent plaisamment à essayer de parler bourguignon[1]… » Aussi bien ces Noëls sont-ils de petits chefs-d’œuvre de goût et de malice, qui durent leur succès non seulement à ce qu’ils contiennent, mais encore à ce qu’il laissent deviner d’audacieux et de satirique.

On a compté jusqu’ici vingt éditions des Noëls bourguignons. Une des meilleures est sans contredit celle qui fut faite à Dijon en 1720, et qu’on doit au président Bouhier, ami intime de l’auteur. La plupart sont suivies d’un glossaire donné par la Monnoye comme étant d’un de ses familiers, où l’auteur a introduit une foule de remarques curieuses d’étymologie, de dissertations philologiques et de citations piquantes. Voici d’ailleurs une liste sommaire des principales impressions de ce livre qu’il nous a été donné de connaître. Noei tô nôvea compôzai en lai rüe du Tillô ; Dijon, Ressayre, 1700, in-12 ; Noei tô nôvea compôzai en lai rüe de lai Roulôte. Ans aune lé Noci compôzai ci-devant an lai rüe du Tillô. Le Tôt du moime auteu ; Dijon, Ressayre, 1701, in-12 ; Noei compôzai l’an MDCC an lai rüe du Tillô, deuz. édicion pu meglieure que lai première ; Dijon, Ressayre, 1701, in-12 ; Noei tô nôvea compôzai en lai rüe de lai Rôlôte. Ans. aune lé noei compôzai ci devan en lai rüe du Tillô. Nôv. ed. revuë et corigie por l’auteu, s. l. n. d. (Dijon, 1704, in-12) ; Noei borguignon de Gui Barôzai (Bernard de la Monnoye) dont le contenun at an Fransoi aipié ce feuillai, suivi d’un glossaire alphabétique, etc. Ai Dioui, ché Abran Lyron de Modène ; 1720, in-12 ; Les mêmes ; Dijon, Sirot, 1727 ; Traduction des Noëls bourguignons ; 1735, in-12 ; Noei borguignon de Gui Barôzai ; An Bregogne, 1738, in-12 ; Les mêmes, Ai Dioni, ché Abran Lyron de Modène, 1776, in-8o » ; Les mêmes, s. l. n. d. (1780, in-12) ; Dijon, de Fay, 1792, in-16 ; Noei borguignon, etc.; quatorzième édit., Châtillon-sur-Seine, Cornillac-Lambert, 1817, et Cornillac,

  1. F. Fertiault, Notice sur La Monnoye, édit. des Noëls bourguignons, 1842.