Aller au contenu

Page:Van Bever - Les Poètes du terroir, t1, Delagrave.djvu/336

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
314
LES POÈTES DU TERROIR

Darantière, 1890, in-16) ; Les Fantaisies philologiques du savant M. Ignare ou le massacre de l’innocent patois bourguignon, etc. (Dijon, Warion, 1890, in-12) ; Les Deux Rimailleries de Petitot, suivies des hivers terribles et des méchancetés de M. Mignard (Dijon, chez tous les libraires, 1891, in-12) ; Lé Barózai, suivi d’une correspondance de La Monnoye avec l’huissier d’Argencourt, etc. (Dijon, 1892, in-16) ; Adieux des Dijonnais à Bontemps, pièce inédite (xviie siècle) (Dijon, chez tous les libraires, 1892, in-12) ; Plaintes d’un vieil Bourguignon de l’infanterie dijonnoise sur la mort de M. de Termes, 1621 (Dijon, chez tous les libraires, 1892, in-12) ; Les Escreignes, d’après Tabourot, dit seigneur des Accords, et d’apres l’un des sept de l’académie de Troyes (Dijon, « Réveil bourguignon », 1900, in-12), etc.

M. J. Durandeau n’est pas seulement un poète local, mais un érudit dont les travaux sur la Bourgogne font autorité. En 1892, la Revue bleue a publié sous son nom une étude touchant la Renaissance bourguignonne qui fixe une date dans notre histoire littéraire des provinces. On lui doit aussi les meilleures éditions de poésies patoises d’Aimé Piron. (Voir la notice consacrée à ce poëte.)



L’AUXOIS


Je voudrais te chanter, ô mon pays d’Auxois,
Où le sabot sonore aux pieds du villageois
Retentit ! Petits monts dénudés dont les crânes
Cachent de vieux tombeaux et de sombres arcanes,
Où le fer des labours rebondit sous la main
Au choc des os gaulois et du glaive romain.
Qu’il me plairait de dire en ta langue rustique
Les exploits de tes preux à cette époque antique
Qui charme notre esprit et fait germer au cœur
L’épi d’or de la gloire et du libre bonheur !
C’est là, sol du Druide, où s’éleva mon âme !
Sur tes dolmens sacrés, où la vaillante lame
De Vercingétorix autrefois se brisa.
L’eau coule au lieu de sang, et l’on m’y baptisa.
Dans un calme village assis près de la Brenne
(Comme ce nom gaulois que l’on connait à peine
Est doux au prononcer !), tout au creux de l’Auxois
Serpenta mon enfance à travers monts et bois.
J’étais sauvage alors ! J’aimais tant à répandre