Page:Van Bever - Les Poètes du terroir, t1, Delagrave.djvu/339

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
317
BOURGOGNE

plein les lèvres. Ces livres : Le Miracle de saint Nicolas (Paris, Lemerre, 1888, in-18) ; Quatre-vingt-neuf (ibid., 1888, in-18) ; Marie-Madeleine (ibid., 1889, in-18) ; L’Heure enchantée (ibid., 1890, in-18) ; À la bonne franquette (ibid., 1891, in-18) ; Au bois joli (ibid., 1893, in-18) ; Le Clos des Fées (ibid., 1897, in-18), etc., qu’il fit paraître successivement après son premier recueil, nous le montrent tour à tour rêveur, enjoué, non sans une pointu de malice, grave, éloquent et sincèrement tendre. Son vers a de la grâce, de la fraicheur et cette légèreté qu’il doit aux dons que lui départit une muse bocagère et sylvestre, fantasque et souriante. Épris de légendes et d’inventions rustiques, il ajoute à la grâce ingénue du chanteur populaire une finesse, une bonhomie délicate, une science du rythme et des images qui en font un écrivain unique dans nos provinces. Il n’est point seulement le poète de clocher qu’on a dit, glorifiant inccssamment la Bresse mais l’évocatcur puissant en qui ont passé tous les ancêtres du terroir gaulois, depuis Villon jusqu’au bon La Fontaine. Sa poésie limpide coule de source et alimente ce grand fleuve harmonieux et lent où se reflètent les plus beaux sites de France. Il y a une telle aisance dans sa rime, une telle souplesse dans sa strophe, qu’on est tenté de confondre parfois ses compositions avec les menues chansons qu’il commenta un jour dans ses Études sur la poésie populaire.

On doit encore à Gabriel Vicaire plusieurs pièces de théâtre : Fleurs d’avril, La Farce du mari refondu, comédies écrites avec la collaboration de M. Jules Truffier ; Sortilège, en collaboration avec M. Charles le Goffic ; un amusant pastiche : Les Déliquescences d’Adoré Floupette (Paris, Vanier, 1885, in-18), et deux autres ouvrages, l’un en vers, Au Pays des ajoncs, Avant le soir (Paris, H. Leclerc, 1901, in-18), contenant ses poèmes sur la Bretagne, l’autre en prose, réunissant ses Études sur la poésie populaire (ibid., 1902, in-18). Ces deux volumes ont été publiés après sa mort, par les soins pieux de « son cousin par le sang, de son frère par l’affection », M. Georges Vicaire.

Bibliographie. — Henri Corbel, Un Poète : Gabriel Vicaire, 1848-1900. Eau-forte de Lalauze. Charge de Léandre. Paris, Tallandier, s. d., in-18.



BONHEUR BRESSAN


J’ai fait plus d’une fois le rêve de Jean-Jacques :
Avoir, près d’un pêcher qui fleurirait à Pâques,
Un bout de maison blanche au fond d’un chemin creux,