JEAN MESCHINOT
Voici, croit-on, le premier Nantais qui ait fait parler de lui dans les lettres. Jean Meschinot, sieur des Mortières, naquit vers 1430, probablement à Nantes. Il entra, très jeune, en qualité de maître d’hôtel à la cour des ducs de Bretagne et fut conservé dans sa charge par Anne de Bretagne quand elle épousa Charles VIII, puis ensuite Louis XII, son successeur. Il mourut au service de cette princesse, le 12 septembre 1491, après avoir exercé ses fonctions pendant près de soixante années consécutives. Il fit valoir de réels dons poétiques et se lia avec les meilleurs esprits de son temps. On a de lui un singulier ouvrage de poésie morale : Les Lunettes des princes, imprimé vingt-deux fois et dont les deux premières éditions (1493 et 1494) sortent des presses d’Estienne Larcher, à Nantes. À la suite de ce long poème allégorique, figurent quelques pièces intéressant l’histoire de Bretagne.
Les Lunettes des princes ont fait l’objet d’une édition récente, publiée par M. Olivier de Gourcuff (Paris, Librairie des Bibliophiles, 1890, in-12).
Bibliographie. — Abbé Goujet, Biblioth. franc., IX, p. 404. — Guill. Colletet, Vie de Jean Meschinot ; Vannes, impr. Larolye, 1889, in-8o. — P. Levot, Biographie bretonne. — Olivier de Gourcuff, Notice en tête de l’édit. des Lunettes des princes, 1890.
quant elle vint en bretaigne
Riche paix, contrée très heureuse,
Amée de Dieu, ce voit-on clerement,
Duché sans pair, Bretaigne plantureuse,