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LES POÈTES DU TERROIR

Lorsque l’intendant vit cela, il étendit la main sur le sac ;

Il saisit vivement les liens, s’efforçant de les dénouer.

— Attends, attends, seigneur intendant, je vais les couper avec mon épée. —

À peine il achevait ces mots, que l’épée sortait du fourreau,

Qu’elle frappait au ras des épaules la tête du Frank courbé en deux,

Et qu’elle coupait cbair et nerfs et une des chaînes de la balance de plus.

La tête tomba dans le bassin, et le poids y fut bien ainsi.

Mais voilà la ville en rumeur : — Arrête, arrête l’assassin !

Il fuit ! il fuit ! portez des torches ; courons vite après lui !


Ar merer evel m’her gwelaz,
He zorn war ar zac’h astennaz ;

El liammou a grogaz krenn,
O klask ann tu d’ho dieren.

— Gortoz, gortoz, otrou meror ;
Va c’hleze ho droc’ho e-berr ! —

Oa ked he gomz peurlavaret,
Pa oa he gleze diwennet.

Ha gand penn ar Gall daoubleget
Rez he ziou-skoa skoi en deuz gret.

Ken’ droc’liaz kik hag elfeien
Ha sug eur skudel c’hoaz oc’hpenn.

Ha kouezet er skudel ar penn,
Hag hi kompez mad evelhenn.

Hogen sellet-hu trouz er ger :
— Arz al lazer ! arz al lazer !

Ma kuit ! ma kuit ! kesct goulou ;
Deomp timad da heul he roudou !