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LES POÈTES DU TERROIR
TIERENBACH


Sur les plis onduleux des pentes du Ballon,
Tierenbach est niché dans un riant vallon,
Formant, en ses contours, un cirque de verdure,
Dessiné par le temps, orné par la nature,
Encadré de forêts dont les sombres sapins
Et les chênes altiers s’étagent en gradins ;
Vasque de jaspe vert, d’émeraudes parée,
Où lentement s’écoule une source azurée,
Qui creuse dans les prés, aux exquises senteurs,
Une nappe d’opale en un cercle de fleurs.

En l’an sept cent vingt-huit, de Murbach, les saints prêtres
Disciples de Firmin, dans ces sites champêtres
Dressèrent un autel à la mère de Dieu…

Dans le siècle douzième, un généreux seigneur,
Adalric d’Eguisheim, voulut qu’avec honneur
Au culte de Marie, en ce pèlerinage,
Fût rendu, pour toujours, un magnifique hommage
Tierenbach eut son temple agrandi, restauré,
Et, tout auprès, il fit bâtir un prieuré.
Que l’abbé de Cluny, Pierre le Vénérable,
Bénit et consacra… D’une voix admirable
Qui montait vers le ciel, entraînant tous les cœurs,
L’orateur implora la Vierge des douleurs.

Sous les noyers ombreux et sur la verte pente,
De la route qui monte et doucement serpente,
Une source jaillit, en un jet de cristal.
Notre-Dame voulut l’offrir, comme un régal,
Aux pèlerins lassés, car cette eau bienfaisante,
Par son divin pouvoir et sa vertu puissante,
Aux aveugles donnait, douce comme le miel,
La joie et le bonheur de regarder le ciel,
De contempler, ravis, l’image de la Vierge
Qu’éclairait en tremblant la flamme de leur cierge.

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Les villages voisins : Jungholtz, Rimbach, Wuenheim,

La ville de Rouffach, Bollwiller, Isenheim,