GUY ROPARTZ
Fils de Sigismond Ropartz, historien qui a laissé de savants ouvrages sur la Bretagne, {{M.|J.-Guy Ropartz est né à Guingamp, le 15 juin 1864. Licencié en droit, il vint à Paris et fit des études musicales au Conservatoire national, sous la direction de César Franck, de Massenet et de Théodore Dubois. Compositeur fort apprécié, il dirige, depuis 1894, le conservatoire de Nancy. M. Guy Ropartz a été mêlé, au début de sa carrière, au mouvement littéraire breron ; il a fondé avec M. Louis Tiercelin la vaillante petite revue L’Hermine (1892), et a contribué à la publication du Parnasse breton contemporain (1889). On lui doit plusieursouvrages, entre autres quatre recueils de poésies : Adagiettos (Paris, Vanier, 1888, in-18) ; Modes mineurs (Paris, Lemerre, 1889, in-18) ; Intermezzo, d’après Henri Heine, en collab. avec P.-René Hirsch (ibid., 1890, in-18) ; Les Muances (ibid., 1892, in-18).
POUR CELLE QUI DOIT VENIR
Par un soir automnal j’ai fui la ville folle
Où l’essaim d’or de nos rêves ambitieux
À l’aube de la vie imprudemment s envole ;
Ville d’encharmements érigeant sous les cicux
L’essor vertigineux de sa tour colossale,
Hautainement, parmi les palais spacieux ;
Ville reine de qui toute ville est vassale.
Et dans l’Amior lointaine aux brouillards attristants
Je suis venu cloîtrer l’espoir de mes vingt ans :
Mais à mon âme jeune il faut une âme paire,
Et, plein de confiance en l’avenir, j’attends
Celle qui doit régner au manoir de mon père.
Au pays de Bretagne où mon rêve s’isole S’éveillent plus charmeurs les vers mélodieux ;
