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BRETAGNE

ÉDOUARD BEAUFILS

(1868)


Né à Rennes le 27 août 1868, {{M.|Édouard Beaufils prit part à vingt ans, en Bretagne, au mouvement littéraire qu’on a dénommé un peu emphatiquement la « Renaissance bretonne ». Il a publié ses premiers vers dans le Parnasse breton de M. Louis Tiercelin, et pendant dix années a consenti aux fonctions de secrétaire de L’Hermine. Par la suite il a collaboré à la Grande Revue de Paris et de Saint-Pétersbourg, à la Revue de Bretagne et de Vendée, à la Revue Bleue, à la Grande Revue, ainsi qu’à différents journaux de province, entre autres : Le Salut de Saint-Malo, L’Eclaircur de Rennes, Le Moniteur des Côtes-du-Nord, etc. On lui doit quatre volumes de vers et un scénario lyrique : Les Chrysanthèmes (Rennes, Caillière, 1889, in-18) ; Les Houles (Paris, Lemerre, 1894, in-18) ; Au pont Kerlo, idylle en un acte (ibid., 1894, in-18) ; Paysages d’Italie (ibid., 1902, in-18) et Italiam… Italiam (ibid., 1907, in-18).

« Si l’automne n’est que l’adieu des êtres et des choses, — a écrit M. Tiercelin à propos des Houles, — nul mieux que Beaufils n’a exprimé la douleur de cet adieu. Ce poète est incurablement triste, et c’est sa caractéristique littéraire. Celui qui voudrait désespérer trouverait en lui un compagnon et un guide… » Comme Brizeux (sa plus pure admiration), M. Beaufils a célébré un jour la terre de Dante, mais il n’a rien perdu pour cela de sa mélancolie… » M. Edouard Beaufils est rédacteur au ministère de la guerre.


LE KREISKER


Impassible troueur d’azur, ô Kreisker, tel,
Dans ton effort vers l’espérance,
Qu’un grand geste de Christ érigé sur le ciel
Comme un symbole de souffrance ;
Roi des clochers à jour qui dominent l’Armor
Et qui portent dans leurs spirales