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Page:Van Bever - Les Poètes du terroir, t1, Delagrave.djvu/531

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BRETAGNE

JOSEPH-ÉMILE POIRIER

(1875)


M. Joseph-Émile Poirier est né le 21 février 1875, à Corseul, gros bourg des Côtes-du-Nord, situé entre Dinan et Lamballe. C’est à Corseul qu’il passa une partie de son enfance, dans une vieille maison de famille qu’y possédaient ses grands-parents. Un peu plus tard, faisant ses études à Quimper, il apprit à connaître l’antique et rude Cornouailles, mais sans rien perdre de ses souvenirs du pays natal et sans délaisser, aux vacances annuelles, l’autique logis des ancêtres. Les charmes de cette côte, qu’on a surnommée, à juste titre, la « Côte d’Emeraude », l’attiraient également, et, dès sa première enfance, il ne se passa pas d’années où il n’allàt explorer pendant plusieurs semaines les grèves malouines. Aussi vécut-il dans une communion presque ininterrompue avec la campagne et la mer bretonnes, et c’est ce qui détermina son esprit, porté vers la poésie, à s’orienter dans un sens « régionaliste ».

En 1895 et en 1897, il recevait une distinction honorifique pour deux poèmes, l’un sur « Typhaine Raguenel, femme de Duguesclin », l’autre sur « René » de Chateaubriand. Depuis il a donné La Légende d’une âme et Le Chemin de la Mer (Paris, Plon, édit. de la Revue des poètes, 1906 et 1908, 2 vol. in-16), recueils où il a réuni ses premiers vers.

Le « provincialisme » de M. Joseph-Émile Poirier n’exclut pas une certaine « universalité » qui peut permettre a d’autres qu’aux initiés des choses de Bretagne, d’apprécier ses poèmes.

Bibliographie. — Maurice Prax, Un Poète de la mer, J.-E. Poirier ; Revue des Poètes, 10 avril 1908.



VISION DE BRETAGNE


C’est tout au fond de la chapelle…
Pauvre sanctuaire ignoré
Dont le très vieux saint dédoré