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LES POÈTES DU TERROIR

Il a fait, sous la forme d’une idylle, un vif éloge du Loir et célébré plusieurs fois dans ses sonnets le beau pays angevin.

Bibliographie. — Gilles Ménage, Anti-Baillet, etc. — Abbé Goujet, Bibliothèque française, t. XV, p. 357.



SONNETS


I


Douce et fresche eau, claire fontaine et belle,
Dont le Surgeon doucement murmurant
Proche du lieu son origine prend,
Là où se voit ma maison paternelle,

Ton vif ruisseau qui dans le Loir se mesle,
Digne du fleuve où vassal il se rend.
Net, argentin et sans bourbe courant,
Lave les prez de sa veine éternelle.

Que n’ay-je en moy de l’Ascrean sonneur,
Et du T[o]scan qui fut d’Arne l’honneur[1],
L’art, le sçavoir, et les chants et la Muse !

Claire fontaine, Helicon tu seroys
Et plus de nom en mes vers tu auroys,
Que n’eut jamais la fontaine Valcluse.


II


Nymphe cachée en la claire fontaine,
Qui ma maison embellist de son cours,
Nymphe sacrée, ô nymphe que tousjours
J’ay honoré comme Nymphe haultaine !

Combien de foys ay-je beu à main pleine
De ta fraische eau resvant en mes amours !
Combien de foys aux plus chaleureux jours
Dessus tes bords ay-je endormy ma peine ?

  1. Pétrarque.