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ANJOU

let 1692, passa presque inaperçue. M. Victor Fournel, dans la Biographie Didot (t. XXXIV), a donné une excellente bibliographie de ses ouvrages. Nous y renvoyons le lecteur, nous contentant de signaler ici ses poésies, et en particulier les pièces où il a célébré le terroir angevin. Aussi bien son « universalité » ne lui fit-elle jamais oublier sa petite patrie. On a rapporté bien à propos qu’il y faisait maintes fois allusion, s’excusant de son intempérance de langage, en disant qu’il la tenait de ses origines, et que lorsqu’il était en Anjou, il passait pour taciturne, parce que ses compatriotes parlaient encore plus que lui. Ses vers ont paru pour la première fois en 1652, sous ce titre : Ægidii Menagii Miscellana, Parisiis, Aug. Courbé, in-4o. On eu connaît plusieurs réimpressions, parmi lesquelles il faut citer, comme plus complètes que les précédentes, celles de Paris, Courbé, 1658 ; Amsterdam, édit. elzévirienne, 1663 ; Paris, Cramoisy, 1668, et Le Petit, 1680. Elles sont divisées en cinq livres : églogues et idylles, élégies, stances, épîtres, sonnets, madrigaux, épigrammes, etc., et se composent de pièces latines, grecques, françaises et italiennes. Les poésies françaises de Ménage sont d’une pureté et d’une élégance qui en font de véritables modèles de style. Qu’on lise les idylles intitulées Le Jardinier, Le Moissonneur, L’Oiseleur, et l’on aura une idée précise de ce que la poésie rustique a produit de plus sincère dans le xvi{{e} siècle.

Bibliographie. — Bayle, Dictionnaire, édit. de 1734, IV. — Abbé Goujet, Bibliothèque française, t. XVIII, p. 315. — Tallelemant des Réaux, Historiettes, etc. — Viollet-le-Duc, Bibliothèque poétique ; Paris, Hachette, 1843, in-8o. — Victor Fournel, Gilles Ménage (Biographie Didot, t. XXXIV). — Dumont, Gilles Ménage considéré comme poète ; Angers, s. d., in-8o. — Mlle Samfiresco, Gilles Ménage, etc. ; Paris, Fontemoing, 1902, in-8o. — Voir, en outre, le Menagiana, édit. de 1762, et l’Anti-Menagiana, 1693, etc.



À MONSIEUR PELLISSON
epistre


Docte et sage Pellisson,
De Phœbus cher nourrisson !
Et les amours et la gloire
Des neuf filles de Mémoire ;
De la Grotte de Meudon,