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Page:Van Bever - Les Poètes du terroir, t2, Delagrave.djvu/348

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LES POÈTES DU TERROIR

Qu’ajouter à ces lignes émues ? Pour exprimer la « Sapho bigourdane », rien ne vaut les accents qu’elle-même exhale de sa lyre enguirlandée de pampres, de violettes et de roses…

Philadelphe de Gerdes va faire paraître un nouveau recueil de poèmes : Cantos de Dol (Chants de Deuil).

Bibliographie. — J.-P. Clarens. Préface aux Posas perdudos, etc. — E. Portai, Litteratura provençale, I. Moderni trovatori, Milano, Ulr. Hoepli, 1907, in-12. — A. Praviel et R, de Brousse, L’Anthologie du félibrige, etc., 1909, in-18. — E. Gaubert et J. Véran, Anthologie de l’amour provençal, Paris, Mercure de France, 1909, in-18.



LA VEILLÉE


Oh ! les veillées de chez nous — Devant la large cheminée — Où flambait la bruyère !

Oh ! la marmite des châtaignes — Pendue à la grande crémaillère — Toute fleurie de fils d’araignées !

Oh ! la torche grésillant — Qu’on mouchait avec les doigts — Et qui répandait si bonne odeur !

Et ma mère, dans la pénombre, — Filant sa quenouillée de lin… — Oh ! comme tout cela me souvient !

Et mon père chantant près d’elle — La douce chanson du fuseau — Qui fut la première que j’appris.

File, file, — Joli fuseau, — Roule, roule — Lestement.}}


LA BELHADO


FRAGMENT DE « CANTOS D’EISIL »


Oh ! ras belhados de nousto
Dabant ed làrie mantèt
Ount eslamabo rabrousto !

Oh ! d metau de ras castagnos
Penud en ed cremalh grau
Tout bloucat de hius d’aragnos !

Oh ! ra halho escherbitanto
Qu’on moucabo dab eds dits
E qu’audou bouno abè tanto !

E mia mai eno meyo-oumbro
Espelant sué croui de li…
Oh ! quin tout aco-m remoumbro

E mié pai, cantant près d’Ero
Ra douço canto ded hus
Qu’aprenoui ra tout permero :

Hielo, hielo,
Beroi hus,
Pelo, pelo
Coumo dus.