Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/83

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le poëte.

Allons, vengeurs que Dieu suscite pour les races,
Prenez vos javelots, vos dards et vos cuirasses !
La justice du ciel par vous doit s’accomplir
Et l’urne du destin déborde à se remplir.
Car le droit désormais de la force relève,
Et si Dieu c’est la main, n’êtes-vous pas le glaive ?
Daces, dont les aïeux se souviennent encor
Du vieux Persépolis, la ville aux dômes d’or ;
Cimbres, que Marius vit unir sur vos casques
Les mufles des dragons aux ailes des tarasques ;
Hérules, qui buvez l’Oder aux flots glacés
Et changez en désert le sol où vous passez ;
Saxons, qui, vous berçant sur les mers boréales,
Mêlez au bruit du vent vos chansons martiales ;
Angles, qui, baptisés dans l’océan breton,
Portez dans les combats vos targes de laiton ;
Goths, que l’Espagne attend ; Vandales, dont l’Afrique
Doit voir rouler les chars sur sa terre historique ;
Lombards, dont on verra le belliqueux essaim
Abreuver ses coursiers aux flots verts du Tessin ;
Quades aux cheveux roux ; Frisons aux larges braies ;
Teutons à l’œil luisant comme l’œil des orfraies ;