Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/84

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Sicambres, qui, jamais à nul joug asservis,
Aiguisez sur vos rocs la hache de Clovis ;
Alains, qui, fiers du sang des anciens Massagètes,
Enduisez de poison le fer de vos sagettes ;
Burgondes, qui portez en guise d’étendard
Une tête d’aurochs sur la hampe d’un dard ;
Sarmates voyageurs, Suèves et Gépides ;
Huns, qui, lançant au vent vos cavales rapides,
Mêlez à l’ouragan votre ouragan de bruit,
Vous, que l’horreur devance et que la terreur suit,
Vous tous, peuples épars dans l’Europe asservie,
Réveillés par la voix de Dieu qui vous convie,
De l’avenir obscur, vous, ouvriers secrets,
Descendez de vos monts, sortez de vos forêts !
Accourez tous, torrent humain qui roule et gronde !
Accourez avec l’arc et la lance et la fronde !
Avec vos chars de guerre et vos chevaux ailés
Dont la tempête tord les crins échevelés !
Vengeurs inattendus de tout ce qui respire,
Ébranlez les remparts du formidable empire !
Déracinez du sol la tour de son orgueil,
Et de son grand néant faites-lui son cercueil !

Ô monde, prête Et la mort