Page:Van Hasselt - Nouvelles Poésies, 1857.djvu/106

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Nous creusons nos sillons, nous déchirons la terre,
Et promenons nos socs dans le sol palpitant.

Et quand l’aube revient, le labeur recommence,
Et le soir au travail, le soir nous trouve encor
Dans nos sillons ouverts qui jetons la semence,
La graine, cet espoir des belles gerbes d’or.

Dès lors plus de repos. Nous craignons les gelées,
Nous observons le ciel, nous écoutons le vent,
Nous redoutons avril aux froides giboulées,
Même nous gourmandons le mois de mai souvent.

Nous prions pour un peu de soleil ou de pluie.
Tout est pour nous espoir ou crainte, ombre ou lueur,
Selon que le blé pousse, où l’aube réjouie
Épanche sa rosée et l’homme sa sueur.

Juillet nous tire enfin de nos craintes étranges.
Toute la plaine alors résonne de nos chants,
De nos javelles d’or nous encombrons nos granges,
Ou nous les entassons en meules dans nos champs

Toute l’année ainsi, remplis d’inquiétude,