Page:Van Hasselt - Nouvelles Poésies, 1857.djvu/138

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Veillent pieusement vos victoires sans nombre
Qui vous parlent tout bas,
Et, comme, au soir, les flots chuchottent sur les grèves,
Murmurent doucement leurs grands noms dans vos rêves
Que nous ne voyons pas.

Arcole, Marengo, Lodi, les Pyramides,
Austerlitz qui noya dans ses marais humides
Les Russes éperdus,
Iéna qui sur Berlin vit s’abattre vos aigles,
Friedland qui le vit tordre en ses plaines de seigles
Ses bras au ciel tendus ;
 
Toutes sont là jetant, ô radieux fantôme,
À vos pieds des débris d’empire et de royaume,
Des canons, des drapeaux,
Des diadèmes d’or brisés par vos tonnerres,
Des trônes arrachés de leurs pieds centenaires
Et leur pourpre en lambeaux.

Et l’Histoire pensive est assise auprès d’elles,
Qui grave votre nom sur ses pages fidèles
Que tout siècle lira,
Et trace, fatiguant ses mains laborieuses,