Page:Van Hasselt - Nouvelles Poésies, 1857.djvu/169

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Chante donc, ô poëte, et fais, ô doux flambeau,
L’éclat du vrai s’unir à la splendeur du beau.

Toi qui, prenant Homère et Virgile pour maîtres,
Dans leur moule divin coules tes hexamètres,
Ou, d’Horace imitant tous les rhythmes divers,
Ainsi qu’un filigrane entrelaces tes vers
Et, poétique orfèvre, avec amour cisèles
Tes strophes, oiseaux d’or auxquels tu mets des ailes,
Ou qui gravis avec Eschyle le rocher
D’où Prométhée un jour vit Hercule approcher ;

Ô mon poëte, parle, enseigne, instruis, éclaire.
Mêle ta voix puissante à nos cris de colère.
Fais retentir d’en haut sur le peuple irrité
L’hymne de la concorde et de la charité.
Allume dans nos cœurs tes clartés électriques.
N’as-tu pas ton carquois plein de flèches lyriques ?
Que ces traits souverains deviennent les rayons
D’une aube intérieure où nous nous réveillions !

Prends les clés de l’histoire, ouvre ses larges portes
Et fouille ce sépulcre, où sont les races mortes,
Pour en tirer vivante, ô fossoyeur pieux,