Page:Van Hasselt - Nouvelles Poésies, 1857.djvu/171

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L’avenir, l’avenir où doit-il nous conduire ?
Dans l’ombre où nous allons quel astre viendra luire ?
Le rayon qui là-bas vibre et s’épanouit
Annonce-t-il l’aurore ? Annonce-t-il la nuit ?
Dans le champ fécondé par le sang de nos pères
Verrons-nous s’installer la ronce et les vipères ?
Et la liberté sainte, arbre qu’ils ont planté,
Doit-elle aussi rentrer dans sa stérilité ?

Poëte, tu le sais, toi qui fais ton étude
De ces voix dont l’écho remplit ta solitude,
Qui connais les rochers et les saintes forêts
Où les sources d’eau vive ont leurs trésors secrets,
Et, de l’esprit de Dieu faisant ta nourriture,
Dans la sérénité de la douce nature,
Regardes par moments le luth d’Ézéchiel
Pour répondre aux clameurs que nous jetons au ciel.

Tes pieds ont visité le mont et la caverne.
Tu comprends ce que dit ou le Pinde ou l’Averne,
Et ton regard puissant, qu’éclaire la raison,
Voit plus loin que nos yeux dans un autre horizon.
Regarde, ô mon poëte ! Ô mon poëte, écoute !
Sommes-nous presque au bout des noirs chemins du doute ?