Page:Van Hasselt - Nouvelles Poésies, 1857.djvu/179

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Car tous s’étaient enfuis de leurs nids écroulés,
Tous ces charmants poëtes.

Bouleaux, frênes, ormeaux, pêle-mêle gisaient,
Arbres de toute forme
Le chêne étant tombé près d’eux, ils lui disaient :
« À quoi donc, chêne énorme,

« À quoi donc te sert-il d’avoir rempli les cieux
« De tes rameaux sans nombre,
« Et d’avoir obscurci, superbe et glorieux,
« La forêt de ton ombre ?

« À quoi donc te sert-il d’avoir été géant,
« Glorieux et superbe ?
« Car nous voilà couchés dans le même néant
« Tous ensemble sur l’herbe. »

— « Compagnons, il n’est rien de commun entre nous, »
Leur répondit le chêne.
« L’âtre des paysans vous dévorera tous
« Dès l’automne prochaine.

« Car vous ne serez bons qu’à chauffer leur foyer