Page:Van Hasselt - Nouvelles Poésies, 1857.djvu/256

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Par l’enfant que toujours, ce fantôme charmant,
Au désert de ton cœur tu cherches vainement,
Par leurs tombes depuis si longtemps délaissées,
Et que baignent la nuit seulement les rosées ;
Par tous ces souvenirs dont les mornes débris
Encombrent le chemin où vont tes pieds meurtris,
Ruines du passé qui jonchent ta carrière, —
Hacco Mac-Clean, regarde un moment en arrière.
Car tes sentiers sont pleins de rêves décevants,
Et les morts sont les vrais conseillers des vivants.

HACCO.

Aussi, toutes les nuits, Jutta, dans les ténèbres,
J’entends à mon chevet leurs fantômes funèbres,
Les yeux vers mon épée et leurs bras dirigés,
Crier : « Nous sommes morts, mais sommes-nous vengés ? »
Ceux-là sur qui la tombe a fermé ses barrières
Me demandent du sang et non pas des prières.

JUTTA.

Du sang ! toujours du sang ! Soldat au cœur de fer,
Plus dur que le rocher où niche ton enfer,
Sur la route, ô Mac-Clean, que tes pieds ont suivie,