Page:Van Hasselt - Nouvelles Poésies, 1857.djvu/264

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Ils montraient, en plein jour, comme de vrais barons,
Leur visage au danger et leur poitrine aux flèches,
Et forçaient, l’arme au poing, les remparts et les brèches.
Leur glaive, — mais que tout est changé désormais ! —
S’y brisait quelquefois, — leur droiture jamais.
Car ils la gardaient pure, et duel ni bataille
Aux pals de leur blason ne faisaient une entaille.
Voilà ce qu’ils étaient ces géants belliqueux
Vous, qui portez leur non, valez-vous autant qu’eux ?

HACCO, (s’avançant vers Dunstan).

On m’ose interroger, vieillard ? En conscience,
Ton discours est plus long que n’est ma patience.

JUTTA, (avec une énergie qui le fait reculer).

Arrière !

DUNSTAN.

Arrière !Écoutez-moi, messire, jusqu’au bout.
Car je vous parle ici face à face et debout
Comme un juge que Dieu remplit de sa lumière
Et qui jette au palais le cri de la chaumière.
Or donc, Mac-Clean, baron d’Éda, répondez-nous.
Des héros vos aïeux que reste-t-il en vous ?