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Dans les rêves que le temps vanne
Combien roulent de vérités ?

Laisse à tous les progrès, laisse ta porte ouverte,
Et toute fleur éclore à sa branche encor verte,
Afin que le temps vienne et la transforme en fruit.
L’idée ou l’action, la parole ou le livre,
Tout ce qui doit rester le Seigneur le fait vivre,
Tout ce qui doit tomber le Seigneur le détruit.

Laisse venir des solitudes
Le songeur, prophète autrefois,
Qui, mêlé dans les multitudes,
Écoute ce que dit leur voix.
De cette voix mystérieuse,
Tour à tour sinistre ou joyeuse,
Il cherche encor le sens secret ;
Mais Dieu, son heure étant venue,
Peut le lui montrer dans la nue,
Ainsi qu’un soleil qu’il verrait.

Car nous ignorons tous, aveugles que nous sommes,
Quel travaille Seigneur fait dans l’œuvre des hommes,
Par quels desseins cachés il agit dans les leurs,