Page:Van Hasselt - Nouvelles Poésies, 1857.djvu/49

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« Oh ! quel ennui de voir sans cesse le ciel bleu,
« Où de l’aube à la nuit brûle un soleil de feu
« Sans qu’un nuage y flotte et passe,
« De voir tourner mon ombre autour de moi toujours
« En marquant pas à pas les heures et les jours
« Sur le grand cadran de l’espace !

« Le désert âpre et nu m’étreint de toute part,
« Où le soir seulement va quelque léopard
« Chassant les gazelles ailées :
« Sahara monotone où jamais on n’entend
« Un oiseau dans les airs égrener, en chantant,
« Ses strophes aux notes perlées.

« Du sable, rien partout que du sable flottant,
« Que laboure parfois un chameau haletant
« Avec ses pieds calleux et rudes,
« Et dont le flot là-bas, vers le Nil écumant,
« Va saluer les sphinx qui posent gravement
« Leurs énigmes aux solitudes.

« Ni les brises du nord, ni celles du midi
« Ne viennent rafraîchir de leur souffle attiédi
« Mes feuilles toujours embrasées