Page:Van Hasselt - Nouvelles Poésies, 1857.djvu/66

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De leurs corps de vapeur dans la nuit se mouvant,
Voyait sous ses yeux morts se balancer au vent
La foule fugitive.

Et son cœur palpitait plus vite dans son sein,
Son cœur rempli d’alarmes ;
Et. tant que remuait le fantastique essaim,
Sa voix les appelait l’un après l’autre en vain,
Sa voix pleine de larmes.

Ainsi, — de l’avenir tournant vers le passé
Nos longs regards moroses,
Quand nous reconstruisons chaque jour effacé
Dont la tristesse fit, à son souffle glacé,
Pâlir les fraîches roses, —

Fantôme au front penché qui tend vers nous la main,
Sinistre et noir convive,
Spectre obscur qui toujours marche en notre chemin,
Ombre d’hier qui met son voile sur demain,
Chaque regret arrive,

Chaque espoir avorté, vain songe évanoui,
Fugitive chimère,