Page:Van Hasselt - Nouvelles Poésies, 1857.djvu/65

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Passait : Gaul que Zarno vit régner dans sa tour,
Et Comhal qui portait des plumes de vautour
Sur son casque numide ;
 
Leth dont le bras s’armait d’un grand bouclier rond,
Tout ridé de blessures ;
Uval dont les combats virent blanchir le front,
Et Luno qui fauchait d’un glaive ardent et prompt
Les phalanges peu sûres ;

Rathmor avec son crâne entr’ouvert, d’où le sang
Coulait comme d’une urne,
Et Colma près de lui, pâle et muet, laissant
Tomber ses pleurs amers qu’essuyait en passant
L’aile du vent nocturne ;

Fingal dont les cheveux ruisselaient gris et longs
Sur son morne visage ;
Oscar dont l’œil brillait comme l’œil des aiglons ;
Et Malvina pareille au lis pur des vallons
Qu’un pied foule au passage.

Et le barde, appuyé tout pensif et rêvant
Sur sa harpe plaintive,