Page:Van Hasselt - Nouvelles Poésies, 1857.djvu/99

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Où les morts s’en vont,
Vous errez là-bas, ô mes chers fantômes,
Dans leur nuit sans fond.

Mais ces chants d’oiseaux, visions aimées,
Me rendaient vos voix,
Et je vous voyais, ombres ranimées,
Tous comme autrefois :

L’un tombé tout jeune à sa fraîche aurore,
En son vert printemps,
Pauvre fleur que Dieu fit, hélas ! éclore
Pour si peu d’instants ;

L’autre rayonnant de la flamme ardente
Que l’on voit au front
Des prédestinés qui seront des Dante
Quand les ans viendront.

Songe triste et doux, rêve plein de charmes,
Devait-il finir ?
Et faut-il ne voir qu’à travers des larmes
Votre souvenir ?