Page:Van Rod - La Terreur du fouet, 1909.djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
104
LA TERREUR DU FOUET

carnation plus parfaite. Les poètes arabes auraient épuisé pour elle toute la gamme des comparaisons.

C’était une fille de bonne famille réduite à la misère, brusquement, par la mort du chef. Depuis longtemps elle avait perdu sa mère, elle avait alors douze ans, puis le père s’était amouraché d’une servante qui avait si bien fait qu’il l’épousait. Après un an de ce mariage, le père mourait. Voici trois mois qu’il était mort. Le ménage avait toujours vécu sur un bon pied et la servante devenue l’épouse légitime était entrée dans une épouvantable colère, lorsque l’inventaire avait prouvé qu’il n’y avait rien. Aucune autre fortune que les meubles garnissant l’appartement. Elle avait toujours cru que le défunt avait, de son vivant, mis de l’argent de côté, à la banque. Non, il n’y avait rien ! Elle jura que l’enfant, dont elle était tutrice légale, payerait pour cette déconvenue.

Voilà pourquoi elle avait mis la jolie petite Marthe en apprentissage chez Mme Klotz qui avait battu des mains en recevant cette nouvelle