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LA TERREUR DU FOUET

Tu verras, on se console de tout. On s’y fait à la longue. Va, nous ne sommes pas les plus à plaindre.

Mais Marguerite ne voulait pas être consolée. Elle pleurait amèrement avec une plainte infiniment triste qui serrait le cœur de la charitable Ernestine.

Il y eut un intervalle de silence et Ernestine s’efforça encore de calmer ce gros chagrin qui navrait son amie avec tant d’insistance.

— Écoute, ma chérie, tu n’es vraiment pas raisonnable. Et puis… tu sais… c’est un reproche que tu me fais.

— Comment ! fit Marguerite si étonnée qu’elle dut surseoir à sa plainte, pour s’enquérir de la raison d’une affirmation aussi hardie.

— Parfaitement ?

— Oh ! tu le prends sur un ton. Mais explique-toi donc, à la fin.

— Tu fais semblant de ne pas comprendre.

— Mais c’est que je ne comprends pas du tout.

— Eh bien, dis-moi alors qui est-ce qui t’a fait entrer chez Mme Klotz-Kopf ?