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LA TERREUR DU FOUET

— Méchante ! Méchante ! insistait Marguerite avec un gros soupir.

Ernestine éclatait de rire et elle reprenait, maternelle :

— Alors te voilà un peu consolée. N’est-ce pas ? Tu n’as plus ces sottes idées de suicide, en tête. D’abord je ne le veux pas. Nà ! Et je sais que tu m’aimes trop pour vouloir faire de la peine à ta petite femme qui t’aime bien aussi.

— À mon petit homme, veux-tu dire ? reprenait Marguerite tout à fait réconfortée.

Car, le lecteur l’aura déjà deviné, Marguerite et Ernestine, c’était un de ces couples féminins comme on en voit tant à Paris, et dans le monde entier, pour tout dire. Un couple où l’une fait le petit mâle, commande, ordonne à sa guise, tandis que l’autre se fait une joie d’obéir.

Et plus d’une fois, Ernestine, une brune piquante, vive et alerte, n’avait pas dédaigné d’affirmer son autorité par des arguments frappants. Sa petite main était lourde. Elle donnait de bonnes gifles et les joues de Marguerite savaient ce qu’elle