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qui avaient valu 25.250 francs en 1900, tombent à 7.600 francs au retour de la Commission d’enquête, puis à 4.700 francs ; celles de l’Anversoise fléchissent en proportion, et la situation des sociétés devient tout à fait misérable, lorsqu’en 1909 l’État décide de suspendre la contrainte au travail dans les territoires qu’il exploite pour leur compte, en se bornant àleur remettre le caoutchouc que les indigènes lui apportent volontairement.

Reste à savoir si les actionnaires, qui se déclarent frustrés par ces mesures, ne parviendront pas à arracher au ministre des Colonies de nouveaux avantages.

Toutes les sociétés congolaises, au surplus, n’ont pas eu l’existence mouvementée de l’Abir et de l’Anversoise. Beaucoup ont échoué. D’autres végètent. D’autres, encore, comme la Compagnie du Lomami et la S. A. B. ont eu un développement normal. Quant à la Société du Kasaï, elle a connu, depuis sa constitution, une prospérité presque continuelle.

On en jugera par les bénéfices qu’elle a réalisés et par les quantités de caoutchouc et d’ivoire qu’elle a mises en vente, de 1902 à 1909:

    ventes de caoutchouc
francs.
ventes d’ivoire
francs.
bénéfices
francs.
1902 » 0004.775.430 0001.210.706
1903 » 0005.512.692 000084.780 0003.497.393
1904 » 0006.478.962 000099.760 0005.334.797
1905 1414 tonnes 0008.024.005 000087.555 0007.543.084
1906 1473es es 0008.038.506 000084.085 0008.033.657
1907 1127es es 0006.346.593 000238.222 0002 018.979
1908 1410es es 0007.904.082 000403.168 0004.337.128
1909

Au point de vue des actionnaires, ces résultats sont on ne peut plus satisfaisants. Mais, dans l’ensemble, il ne paraît pas douteux que si l’État Indépendant, au lieu de partager le tiers du Congo entre quelques puissantes sociétés, possédant un monopole de droit ou de fait, avait maintenu le régime du commerce libre, les bénéfices de quelques-uns eussent été