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rapporta 3.896.832 francs en 1898 ; 3.083.976 francs en 1899 ; 29.160 francs en 1900 ; 28.447 francs en 1901 ; 967.466 francs en 1902 ; 2.021.824 francs en 1903. Par contre, en 1909, sous le régime de la convention avec l’État, exploitant pour le compte de la société, les bénéfices ne s’élèvent plus qu’à 194.230 francs[1].

Quant aux actionnaires de l’Abir, fondé en 1892, au capital de un million, ils ne versèrent que 232.000 francs. La société fut dissoute en 1898, et reconstituée sous le régime de la loi congolaise, avec un capital représenté par deux mille parts, sans valeur nominale. L’État obtint mille de ces parts, pour prix de la concession.

De 1898 à 1904, les bénéfices et les dividendes suivants furent distribués :

    00bénéfices   dividendes  
1898 2.482.697 francs. 1.100
1899 2.766.717 frcs. 1225
1900 5.869.020 frcs. 2.100
1901 2.492.842 frcs. 0.900
1902 1.492.308 frcs. 0.850
1903 2.975.910 frcs. 1.200
1904 1.224.944 frcs. 0.400

Mais, en 1905, une crise se produit. Les indigènes, effroyablement pressurés, se révoltent. Le rapport présenté à l’assemblée générale du 5 juin 1906 annonce qu’aucun dividende ne sera distribué, et fait appel à l’aide de l’État. Les révélations du rapport de la Commission d’enquête obligent celui-ci à prendre des mesures ; il décide d’exploiter lui-même les concessions de l’Abir et de l’Anversoise, sauf à leur remettre le caoutchouc récolté, rendu sur quai à Anvers, au prix de 4 fr. 50 le kilogramme.

Depuis ce moment, les bénéfices des deux sociétés concessionnaires se réduisent à peu de chose. Les actions de l’Abir,

  1. Cattier. Étude sur la situation de l’État Indépendant, pp. 191 et suiv. — Le Boursier, 6 juin 1910.