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DEUXIÈME PARTIE

LES RÉFORMES



CHAPITRE PREMIER

LES DÉCHETS DE 1910


L’histoire de la colonisation atteste que l’exploitation libre peut amener une dépression momentanée de la production, mais la production, — c’est notre conviction inébranlable, — se relèvera ensuite, comme automatiquement, par la puissance de l’initiative.
Le ministre Renkin.


À peine le Congo était-il repris (18 octobre 1908) que, pressé par l’opinion publique belge, talonné par les gouvernements anglais et américain, M. Renkin, nommé ministre des Colonies, s’embarquait pour l’Afrique, consacrait quatre mois à visiter le Bas Congo, les stations du haut fleuve et du Kasaï et, à son retour, annonçait, dans l’Exposé des motifs du budget de 1910, son intention d’inaugurer une politique économique toute différente de celle qui avait été suivie depuis 1892.

Certes, le gouvernement colonial belge maintenait le principe de la domanialité, continuait à se prétendre propriétaire de la presque totalité du Congo.

Mais il annonçait l’intention de laisser aux indigènes le droit de disposer des produits naturels du sol ; il prenait l’engagement de supprimer, à bref délai, l’impôt en travail ; il promettait la réorganisation des chefferies, que la politique de l’État Indépendant avait presque totalement annihilées.

Ces intentions, qui furent, en général, favorablement accueillies, ne tardèrent pas à prendre corps dans trois importants