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tème de cartes de travail pour venir en aide aux planteurs de cette région. Tout indigène adulte, du sexe mâle, est obligé, dans chaque période de quatre mois, de travailler trente jours chez un Européen, faute de quoi il est astreint à effectuer certains travaux publics. La quantité de main-d’œuvre disponible a été ainsi accrue, mais l’application de ce système donne lieu, d’après le rapport, à de sérieuses difficultés : les indigènes s’efforcent d’amener les Européens à mentionner sur les cartes, comme journées de travail accomplies, des prestations dépourvues de ce caractère, telles que fournitures de lait, d’œufs, etc. : ils paient des gens sachant écrire pour contrefaire des signatures sur les cartes ; ils attendent le plus tard possible pour travailler au service de l’Européen, si bien que la main-d’œuvre fait défaut pendant les deux premiers mois, tandis qu’elle surabonde pendant les deux derniers ; ils fournissent, enfin, un travail si peu intense que, malgré la modicité des salaires, ils finissent par coûter très cher à ceux qui les emploient[1].

II. Colonies anglaises. — La question de savoir si, et dans quelle mesure, le travail forcé existe dans les colonies anglaises de l’Afrique, a fait l’objet d’un Livre Blanc qui a été traduit et publié, en avril 1908, par le Bulletin de la Société belge d’études coloniales.

D’après ce document, il n’y a pas de travail forcé dans les colonies suivantes : Guinée britannique, Protectorat de l’Afrique orientale, Sierra-Leone, Somaliland, Rhodésie, Transvaal, etc. ; et, cependant, dans l’Afrique du Sud, en 1905, 491.000 indigènes étaient occupés dans des entreprises européennes[2].

Par contre, le travail forcé existe encore, sous forme de corvée pour les travaux publics, dans les colonies suivantes : la Gambie, la Nigérie, la Côte de l’Or, l’Uganda et le Natal.

  1. Bulletin de colonisation comparée, 20 septembre 1909, p. 466.
  2. Koloniale Rundschau, 1909, p. 72.