Page:Vandervelde - La Belgique et le Congo, le passé, le présent, l’avenir.djvu/213

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dans la Gambie, on y a recours pour la construction et l’entretien des routes et des ponts, la construction de puits, l’enlèvement des déchets et ordures, le débroussement autour des villages.

Dans les autres colonies que nous venons de citer, la corvée est en vigueur pour les travaux suivants :

a) Nigeria du Sud : nettoyage des criques et des communications par eau.

b) Nigeria du Nord : travail des routes, exclusivement sur le territoire des villages.

c) Côte de l’Or : entretien des routes indigènes, dans les limites du district où résident les natifs.

d) Uganda : maintient en bon état des grandes routes du district, pendant un mois, au plus, chaque année[1].

e) Natal : pouvoir accordé au Gouverneur de requérir tous les indigènes pour fournir la main-d’œuvre aux travaux publics ou pour les besoins généraux de la colonie. Les travailleurs ne peuvent être employés que dans leur province et reçoivent le même salaire que les ouvriers libres. Le contingent s’élève à 4.400 hommes.

On voit que dans toutes les colonies anglaises, sauf au Natal — où le système pratiqué est analogue à celui qui existe au Congo pour les travaux dits d’utilité publique —, il ne s’agit que des travaux d’intérêt local, qui profitent directement et immédiatement aux indigènes.

Mais si, officiellement, et sauf les exceptions qui viennent d’être énumérées, on ne recourt qu’à la main-d’œuvre libre, en fait, pour l’exécution de certains travaux publics, on oblige indirectement les indigènes à travailler.

Voici, par exemple, comment M. Renkin décrivait à la Chambre belge, le 31 mars 1909, les conditions dans lesquelles ont été construits les chemins de fer du Lagos, de la Gold Coast et de Sierra-Leone :

  1. Cf. Rolin. Le Droit de l’Uganda. Paris. 1910, p. 187.