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CHAPITRE IV

LE SOCIALISME ET LA POLITIQUE INDIGÈNE


La patience est de toutes les vertus celle qui en Afrique est le secret de toutes les sécurités.
L’explorateur Nachtigal.


Qu’il s’agisse de colonies d’exploitation ou de peuplement, nous avons dit pour quels motifs les socialistes ne peuvent avoir d’autre idéal que le gouvernement des peuples par eux-mêmes, et, par conséquent, l’abdication, soit immédiate, soit graduelle, du gouvernement colonial.

Mais il va sans dire qu’en pratique, la question se pose dans des termes très différents, selon qu’il s’agit de colons d’origine européenne, comme c’est le cas en Australie, au Canada ou dans l’Afrique du Sud, de peuples civilisés, mais d’une civilisation différente de la nôtre, tels que les Annamites, les Hindous, les Égyptiens, les populations musulmanes du nord de l’Afrique, et, enfin, de tribus plus ou moins sauvages, n’ayant qu’une organisation sociale rudimentaire, telles que la plupart des peuplades de l’Afrique équatoriale.

Pour les colonies d’origine européenne, on peut dire que le problème est, dès à présent, résolu.

Le Canada, la Nouvelle-Zélande, le Commonwealth australien, et même, dix ans après la conquête du Transvaal et de l’Orange, la Fédération de l’Afrique du Sud, possèdent le self-government, et personne ne conteste que le seul lien qui, dans l’avenir, puisse subsister entre l’Angleterre et les diverses parties de son Empire, soit un lien purement fédératif.

Quant aux colonies établies par droit de conquête, dans des