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lations du Congo à échapper, en même temps, au salariat et à la contrainte servile, en devenant des producteurs libres et indépendants, qui auront la propriété collective de leur sol et la propriété personnelle des fruits de leur travail.


§ 4. — L’enseignement.


L’initiation des indigènes à des formes supérieures de production sera évidemment facilitée, lorsqu’il existera au Congo une organisation sérieuse et systématique de l’enseignement primaire et professionnel.

Mais, ici encore, tout ou presque tout reste à faire.

On en jugera par le début de la note qu’adressait, en 1909, à l’Institut colonial international, M. Camille Janssens, sur l’enseignement des indigènes dans la colonie du Congo belge[1] :

L’ancien État Indépendant du Congo, constitué politiquement en 1885 seulement, n’a guère eu le loisir de s’occuper de l’enseignement à donner aux indigènes. Son premier soin a été d’organiser toute une administration, d’occuper le pays, d’empêcher les luttes intestines et de veiller à la défense de ses droits. Il s’en est remis, pour ce qui concerne l’instruction, aux missionnaires, tant protestants que catholiques, qui ont établi de nombreuses missions sur le territoire de l’État. Ce n’est qu’en 1906 qu’on a organisé des écoles professionnelles à Boma, Léopoldville et Stanleyville…

On peut ajouter qu’il existe, notamment à Coquilhatville et à Irebu, quelques rudiments d’écoles laïques, accessibles soit aux soldats, soit à tous ceux qui se présentent aux leçons.

Mais ces tentatives, pour le moment, ne comptent guère et s’il y a au Congo quelques milliers d’indigènes sachant plus ou moins lire et écrire, c’est aux missionnaires qu’on le doit.

Rien ne leur est plus facile, d’ailleurs, que de recruter des élèves, car c’est chose remarquable que l’avidité des noirs à acquérir les premiers éléments de l’instruction.

  1. Bibliothèque coloniale internationale. L’enseignement aux indigènes, p.379. Bruxelles, 1909.