Page:Vandervelde - La Belgique et le Congo, le passé, le présent, l’avenir.djvu/276

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plus ou moins rapide, plus ou moins complète des indigènes au régime nouveau ; et, d’autre part, l’avenir économique du Congo, qui sera fonction de tout une série de facteurs, tels que le prix du caoutchouc sur le marché mondial, le succès des plantations européennes ou indigènes, l’importance des richesses minérales d’un territoire dont la reconnaissance, à ce point de vue, ne fait que commencer, le développement industriel et agricole de régions telles que le Katanga, dont un consul anglais, dans une lettre particulière que j’ai eue sous les yeux, disait : « Le Rand du cuivre est appelé à étonner le monde ».

Néanmoins, deux choses nous paraissent certaines.

La première, c’est que la Belgique dût-elle dépenser annuellement au Congo une dizaine de millions, pendant dix ou même vingt ans, ne serait pas plus ruinée pour cela que pour avoir bâti le Palais de Justice de Bruxelles et les forts de la Meuse, qui ont coûté ensemble plus de cent millions, ou avoir entrepris le développement des installations maritimes d’Anvers, qui doivent en coûter plus de deux cents.

La seconde, c’est que l’on fera bien, d’autre part, de se garder d’un excès d’optimisme quant aux résultats économiques que l’on peut attendre, dans quelques années, de la mise en valeur du Congo.

Certes, il s’y fera des fortunes, pendant que la masse des contribuables comblera les déficits du budget ; mais il est au moins douteux que pour l’industrie et le commerce en général, le Congo cesse, avant longtemps, d’être un facteur secondaire.

Voici vingt-cinq ans, d’ailleurs, que les Belges y sont. Quelques-uns s’y sont enrichis, et surtout ont travaillé à en enrichir d’autres. Mais sait-on ce que les affaires congolaises représentent dans l’ensemble du commerce belge ?

1.7 des importations !

0.6 des exportations !

On dira, sans doute, que c’est un commencement, qu’on est parti de rien et que ce chiffre d’affaires, déjà respectable,