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Le 18 mars 1907, une circulaire de l’inspecteur d’État Gérard réduisit l’impôt à deux kilos par mois. Au mois de mars 1908, une nouvelle réduction intervint : l’impôt fut ramené à un kilo et demi par mois, ou plutôt, trois kilos pour deux mois. D’autre part, la rémunération fut portée de 43 à 53 centimes le kilo, puis réduite à 43, pour être fixée à 80 centimes depuis le mois d’août 1908.

Seulement, il ne faut pas oublier que la rémunération était payée en marchandises. Or, une circulaire du 15 mai 1908 établit une nouvelle évaluation des articles en magasin, qui comportait une majoration de 20 p. 100 pour certaines marchandises de paiement, et, par conséquent, réduisait à fort peu de chose l’accroissement de la rémunération.

Pour ce qui concerne le temps nécessaire à la récolte, on réduisit les distances à parcourir par les indigènes, de manière à les ramener à six ou sept heures au maximum. Néanmoins, à l’époque où nous passâmes dans la Mongala, les prestataires, pour faire leur trois kilos tous les deux mois, devaient rester quinze ou vingt jours dans la forêt. À vrai dire, ils n’y faisaient pas que du caoutchouc ; les incisions terminées, ils chassaient, ils récoltaient des fruits ou du miel sauvage. Le plus souvent, d’ailleurs, ils étaient loin d’apporter les trois kilos pour lesquels ils étaient taxés, et, pour les manquants, on ne leur appliquait plus guère la contrainte.

Dans ces conditions, il ne faut pas s’étonner que la production ait diminué dans des proportions énormes. On en jugera par le tableau suivant, que nous avons dressé d’après les livres du poste de N’Gali :

  Juin 1907
  
  
4.864  kilos.
Août
  
  
3.700 ki
Octobre
  
  
1.755 ki
Décembre
  
  
2.361 ki
Février 1908
  
  
2.464 ki
Avril
  
  
2.015 ki
Juin
  
  
0.891 ki
Août
  
  
0.180 ki