Page:Vandervelde - Les Crimes de la colonisation capitaliste.djvu/44

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Danemark, en mission au Congo, où beaucoup d’entre nous sont établis depuis plus de vingt ans, étant assemblés à notre troisième conférence à Kimchassa (Stanley-Pool), désirons faire connaître nos vues sur l’état actuel des affaires dans ce pays.

« Nous avons espéré, lorsque nous nous sommes réunis il y a deux ans, que quelque amélioration serait apportée au triste état de choses qui y existe, mais nous avons le profond regret de constater que, dans beaucoup de parties du territoire, rien n’a été changé. Nous avons été grandement déçus dans ce que le mémoire présenté au Souverain, par l’intermédiaire du gouverneur général, le 1er  mars 1904, soit resté sans réponse.

« Nous regrettons que le rapport de la commission d’enquête tel qu’il a été publié, ne donne pas au grand public une impression exacte de ce qui est passé, étant donné qu’une quantité aussi considérable de témoignages a été omise ou a été résumée de façon incomplète.

« Bien que nous reconnaissions la courtoisie des commissaires de l’enquête ainsi que leur impartialité dans l’audition des témoignages et que nous soyons heureux de constater que leurs conclusions aient entièrement justifié l’attitude prise par les missionnaires et les autres personnes, qui ont exposé la terrible situation qui existe au Congo, nous sommes obligés de constater que les réformes suggérées sont de simples palliatifs, qui ne touchent pas à la racine du mal : le système qui est en vigueur.

« D’une part, ce système, partout où il est appliqué, spolie l’indigène de son droit au libre usage du sol et de ses produits ; d’autre part, il contraint, sous le nom d’impôt, à un véritable servage, alors que, dans la plupart des cas, presque rien n’est fait pour améliorer le sort des indigènes ainsi taxés.

« Nous sommes convaincus, que les atrocités, qui ont été si abondamment prouvées, et qui continuent à être perpétrées, non moins que l’état d’oppression général, résultant des soi-disant impôts, sont le résultat naturel du système adopté et dont rien n’annonce l’abolition radicale.