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La Commune de Paris



Il y a quelques années, au lendemain des élections législatives qui firent pénétrer, pour la première fois, dans le Parlement belge, des députés socialistes, je fus amené, dans un meeting qui se tint à Marcinelle (Charleroi), à interrompre un orateur catholique, se livrant à des attaques violentes contre les révolutionnaires de 1871, par ce cri : « Vive la Commune ! ».

Cette interruption ayant fait quelque scandale, mes camarades de Charleroi me prièrent, quelque temps après, de donner, dans le même local, une conférence sur la révolution du 18 Mars.

Ayant accepté cette invitation, je m’exprimai, à peu près en ces termes[1] :

Demandez à un bourgeois ce que fut la Commune de Paris, il vous parlera avec indignation de l’incendie des monuments ou du massacre des otages.

Mais parlez de la Commune à un ouvrier, à un socialiste, il vous dira que la Commune, c’est la première insurrection victorieuse du prolétariat, bientôt suivie, hélas ! par la plus implacable des répressions.

Car, si la Commune de Paris a fait pousser des cris d’horreur dans les milieux bourgeois, elle a soulevé dans les rangs du prolétariat un cri d’espérance d’abord, et après la défaite un cri de vengeance.

Il y a quelques années, je me trouvais à Paris, au cimetière du Père-Lachaise, à l’endroit même où tombèrent

  1. D’après le compte rendu fait par G. des Essarts.