Page:Vanloo, Leterrier et Tréfeu, Le Voyage dans la Lune, 1877.djvu/13

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MICROSCOPE.

Eh bien ! alors et moi ?

VLAN.

Toi, tu feras comme moi, tu iras planter tes choux !

MICROSCOPE.

Mais permettez ! Ça change la thèse… ce n’est plus une grande idée du tout !… Que vous vous retiriez des affaires vous, je comprends ça… votre pelote est faite… mais moi… c’est à peine si j’ai vingt-cinq pauvres mille livres de rentes.

VLAN.

Vingt-cinq mille livres de rentes ! Et tu ne gagnes que douze cents francs par an !

MICROSCOPE.

J’ai fait des économies.

VLAN.

Ça se voit !…

MICROSCOPE.

Heureusement, tout espoir n’est pas perdu… ce n’est pas pour rien qu’on a donné à votre fils le nom de Caprice… Il est bizarre, fantasque, original. Rien ne dit qu’il acceptera votre trône.

VLAN

Allons donc ! Est-ce qu’on refuse ces choses-là ?… À son âge, on est ambitieux… et puis, c’est mon fils, il a l’ambition dans le sang… D’ailleurs, n’ai-je pas fait redorer la couronne ? (Changeant de ton.) On l’a rapportée ?

MICROSCOPE.

Je viens de vous donner la facture.

VLAN.

C’est juste !

MICROSCOPE, tirant sa montre, à part.

Cinq heures moins cinq ! Cascadine doit s’impatienter. (Haut.) Sire, je vais…

VLAN.

Tu vas rester ici… j’ai besoin de toi pour chauffer ma proclamation.