Page:Vanloo, Leterrier et Tréfeu, Le Voyage dans la Lune, 1877.djvu/72

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CAPRICE, à part.

Elle n’a pas l’air de s’effaroucher… Je me risque.

FANTASIA.

Allez donc, qu’est-ce que vous voulez me dire ?

CAPRICE.

Eh bien ! je voulais vous dire que vous êtes si jolie, si charmante, que je n’ai pas pu vous apercevoir sans me sentir attiré vers vous de toutes les forces de mon âme.

FANTASIA, étonnée.

Ah ! mon Dieu !

CAPRICE.

Depuis ce temps, je n’ai plus soif, je n’ai plus faim.

FANTASIA.

Pauvre jeune homme !

CAPRICE, à part.

Elle me plaint !… achevons (Haut.) Enfin, charmante Fantasia, que pourrais-je vous dire ? Je vous adore, vous m’avez charmé et je dépose mon amour à vos petits pieds.

FANTASIA.

Votre amour ?

CAPRICE.

Oui, mon amour. On dirait que vous ne comprenez pas.

FANTASIA.

Mais non, monsieur, je ne vous comprends pas.

CAPRICE.

Comment ! vous n’avez jamais entendu parler d’amour ?

FANTASIA.

Jamais.

CAPRICE.

Mais ce n’est pas possible !

FANTASIA.

Je vous assure.

CAPRICE.

Allons donc ! mais l’amour est partout. Quand on ne vous en parle pas on le devine…