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Avis contenant la manière de ſe nourrir bien

Que de grâces à rendre à la Régence qui prend ſoin de nous gouverner ! Que de familles ſoutenues par ſes ſages précautions ! Que de pères ! Que d’enfans lui devront la vie, la force, la ſanté !

Parmi les moyens que la Providence lui a ſuggérés, on doit donner ſans contredit, la préférence à l’uſage qu’elle a fait déjà pratiquer avec tant de ſuccès, d’une compoſition qui raſſemble à la fois le triple avantage d’être ſalubre & agréable au goût, & à fort bon marché. Les Domeſtiques, le Payſan, le Bourgeois, la Nobleſſe même en ont uſé, & tous n’y ont reconnu que d’excellentes qualités.

Cette nourriture ſuffit ſans aucune autre. Elle convient à tous les âges de la vie. L’enfance, la vieilleſſe s’en trouvent également bien. Elle eſt eſſentiellement préférable à la nourriture ordinaire du Peuple, dans les années d’abondance.

On ne prétend pas cependant annoncer cette compoſition comme une découverte nouvelle. Nous ſçavons au contraire, qu’elle fut mise en pratique il y a quelques années, en France, par un Pasteur très-éclairé[1], qui l’employa pendant trois mois entiers, à nourrir près de quatre cents Pauvres de ſa Paroiſſe ; nous sommes inſtruits pareillement, que cet exemple a été imité dans plusieurs autres Provinces, & qu’elles eurent lieu de s’en applaudir : cela pouvoit-il arriver autrement ? On va

  1. Il paroit que l’Auteur Suiſſe a voulu parler du Curé de Saint Roch à Paris ; c’eſt ce qui a engagé l’Éditeur de cette Collection, à y joindre la Brochure publiée en 1769. par les ſoins de ſon reſpectable Paſteur, & rédigée par M. Sellin, Docteur-Régent de la Faculté de Médecine de l’Université de Paris, & homme éclairé en matières économiques.

    « Je souhaite, (marque-t-il à l’éditeur, par une Lettre du 17 Avril dernier, en lui envoyant des exemplaires de ſa Brochure), que mon Riz économique faſſe à ſa deſtination, autant de bien qu’il nous en a procuré dans cette Paroiſſe ; il eſt particulièrement ſalutaire aux pauvres Nourrices, par cette vérité, que la population tient à la bonne nourriture ; ce qui me paroit démontré par la Lettre du Curé de Mondreville, que je joins à ce paquet. »

    D’après l’opinion de ce ſavant Médecin, on a penſé que la Lettre du Curé de Mondreville ne ſeroit pas déplacée dans ce Recueil.