Page:Varenne de Beost - La cuisine des pauvres, 1772.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
45
& ſur le Pain économique.


PAIN


ÉCONOMIQUE.



deuxième partie.


Calcul des profits.


Depuis que j'ai imaginé de faire du Pain avec des Pommes de terre & de la Farine de Froment, les Ouvrages de M. Duhamel m'ont appris qu'on peut tirer de ce légume, une Farine très-blanche, & propre au même uſage[1]. Il ſeroit à déſirer que ce ſavant Obſervateur, qui mérite notre confiance, à tant de titres, ſe fût plus étendu ſur ce ſujet, & en eût indiqué la méthode : ſes lumières m’auroient guidé ; je ne ſerais pas arrêté par une difficulté que j'y trouve. II n'est pas aiſé de concevoir comment on parvient à réduire en Farine ce légume naturellement aqueux & ſans conſiſtence ; ce n'eſt vraisemblablement qu'en le deſſéchant au point de lui faire perdre beaucoup de ſa ſubſtance & de ſa qualité. Ma méthode, en épargnant les inconvéniens de la deſſication, les frais & les embarras du Moulin, me donne le produit des Pommes de terre, ſans rien perdre de leur fraîcheur

  1. Lorsque j'ai lu ce Mémoire à la Société, elle m'a averti que M. Dumesnil-Côté & M. Richard, Recteur d'Atton en Bretagne, lui avoient communiqué leur expérience ſur le même objet. Celui-ci a fait du Pain avec la pulpe de la Pomme de terre cuite dans de l'eau, & un tiers de Farine de Seigle.