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ſur l’uſage des Pommes de terre.

ces Mrs . nous aſſurent, tant de vive voix, que par leur Certificat imprimé à la ſuite de cette Brochure, « que cet aliment eſt non-ſeulement plus propre à la ſanté que tous ceux que peuvent ſe procurer les Pauvres ; mais encore qu'il prévient beaucoup d'infirmités auxquelles ſont ſujets les enfans, & qui en font périr un grand nombre, telles que le carreau ou gros ventre, les ulcères, maux d'yeux, l’atrophie & autres maladies ; nous ne pouvons, ajoutent-ils, trop recommander l’uſage d'un aliment ſi avantageux, qui eſt agréable, & ſur lequel l’expérience a prononcé par le ſuccès le plus conſtant. »

Comment un aliment qui mérite ces éloges, pourrait-il produire les écrouelles, dont la cauſe la plus commune, eſt la mauvaiſe nourriture ? Eſt-il maladies plus voiſines des écrouelles, que celles dont nous venons de faire mention ? Ne pourroit-on pas même les regarder à juſte titre, comme ſcrophuleuses ? Dira-ton qu'un aliment qui prévient à Paris des maladies presque ſcrophuleuses, si elles ne le ſont pas, donne les écrouelles en Suiſſe ?

Nous terminerons, Meſſieurs, par une derniere réflexion. Une des principales propriétés des Pommes de terre, & qui les rend particulièrement recommandables, eſt, ſuivant les Auteurs, d'améliorer le lait des animaux, & d'en augmenter la quantité. Mrs . Gevigland & Sallin, vous ont atteſté qu'ils avoient remarqué qu'elles produiſoient le même effet chez les Nourrices des pauvres enfans de la Paroiſſe de Saint Roch ; c'eſt même à cette cauſe qu'ils ont attribué le changement favorable qu'ils ont obſervé dans ces enfans. Or, des Médecins ne pourraient jamais penſer qu'un aliment qui produit un changement ſi avantageux dans le lait des Nourrices & des animaux, puiſſe devenir la cauſe d'une maladie, qui, chez les enfans, ne doit ſi ſouvent son origine qu'au mauvais lait que leur fourniſſent des Nourrices pauvres & mal nourries.

Si les raiſons que nous venons de vous expoſer, Meſſieurs, nous ont déterminés à regarder les objections que l’Auteur de la